Biirgerfrequenz

« BRAQUAGE DE NEURONES ! TU MEURS ? » de Phil Marso - Ed Megacom-ik

Le 1er livre sur la prévention des dangers du téléphone portable pour les ados

Sortie le 6 février 2009 - Disponible en librairie - Communiqué de presse

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« Au Luxembourg l'infréquentable antenne relais GSM deviendrait-elle plus raisonnable, qu'ailleurs  ? »

L'association BiiRGERFREQUENZ, traduction : la fréquence du citoyen et son vice-président P. Johanns se battent pour une réglementation plus stricte soit une puissance des basses fréquences GSM de 0,02 V/m comme norme dans les zones d'activité et 0,002 V/m dans les zones de repos et de sommeil (Ecoles, hôpitaux, quartier résidentiel). Cela laisse rêveur à plus d'un titre alors qu'en France nous battons des records de nuisance.

2000 antennes relais GSM pour une superficie de 2586 km2, on peut dire qu'au Luxembourg les opérateurs voient très grand. La population est-elle à ce point suréquipé en téléphone cellulaire de votre pays ?

P. Johanns : C'est un chiffre qui a été cité par un directeur de l'un de nos deux opérateurs luxembourgeois. Un responsable de LUXGSM (=PetT Luxembourg) a parlé de 300 antennes par opérateur (cela fera 1200 antennes pour quatre opérateurs UMTS) pour une couverture minimale. Comme nous sommes une association très jeune, sans grandes ressources, nous n'avons pas envie d'être assignés en justice par les opérateurs et nous allons seulement reprendre des citations que nous pouvons reproduire ! Personnellement, je ne crois pas que nous allons voir les 2000. C'était, comme je le crois, une réaction de contrariété des opérateurs suite à l'introduction de la norme de 3 V/m par le ministère de l'environnement. En sorte un moyen de pression sur le gouvernement. Ce qui changera de toute façon, c'est le nombre d'opérateurs. C'est prévu par une directive européenne. Les deux opérateurs nationaux n'ont guère apprécié cette augmentation (inconfortable) du nombre d'opérateurs.

Personnellement, je n'ai jamais été dans votre pays. L'urbanisation n'a-t-il pas pris une telle ampleur au Luxembourg qui expliquerait cette prolifération d'antenne GSM ?

P.J. : Non, ce n'est pas l'urbanisation, mais plutôt le niveau de vie. Ici on vit très bien et presque chacun peut offrir un portable à ses enfants. Actuellement on est à un portable pour deux habitants. On a dépassé le nombre de téléphone fixe l'année passée. En plus, nous comptons à peu près 80 000 frontaliers allemands, français et belges qui viennent au boulot chaque jour. Pour une population de 420 000 habitants cela fait presque plus de 20% qui viennent téléphoner sur nos réseaux.

Il y a combien d'opérateur qui se partage la fibre GSM, chez vous ?

Deux actuellement, LUXGSM (=PetT) et TANGO qui sert le GSM et le DCS (=1800 MHz)

Lesquels d'entre eux sont plus à votre écoute ?

Aucuns !. Tango, le nouveau venu sur le marché des télécoms, se montre un peu plus coopératif vis-à-vis des conseils communaux.

Qu'est-ce qui vous a poussé à vous mobiliser contre les antennes relais GSM ?

Nous sommes tous concernés dans notre asbl. Moi non. Mais ma fille a du visiter une école maternelle sur laquelle sont implantés Tango et Luxgsm. Ca fait plus de 3000 Watt de puissance rayonnée sur ce terrain. On a eu un enfant qui est devenu épileptique, mais ça n'a intéressé personne, parce que c'est nous qui devons prouver que ça vient des installations. C'est la législation européenne, la charge de la preuve qui nous est défavorable. En tant qu'enseignant, je vais m'engager dans l'association jusqu'à ce que notre pays riche n'ait plus besoin d'installations commerciales privées sur les terrains scolaires !

Est-ce que le gouvernement luxembourgeois a établi une réglementation stricte concernant l'installation des pylônes relais ?

Oui, la réglementation elle y est, je crois qu'elle est plus stricte qu'ailleurs en Europe. Seulement, elle n'est pas assez contraignante pour empêcher l'implantation en plein centre ville. Néanmoins, il y a des points qu'on ne peut pas rejeter. Par exemple, toute installation est sujette à autorisation des ministères de l'environnement et du travail. D'après la loi luxembourgeoise, chaque autorisation ministérielle doit être affichée pendant 40 jours dans la commune concernée.
Et chaque citoyen peut faire appel auprès du tribunal administratif contre cette autorisation, même si du point de vue santé, cela ne rapporte rien. Mais au moins on est informé. En plus, pour toute installation dépassant les 2500 Watts de puissance rayonnée isotopique, il y aura une procédure publique.

Qu'entendez-vous par procédure publique ?

C'est un appareil démocratique, une procédure qui permet à chacun de présenter ses objections au maire qui peut à la suite refuser l'autorisation de construire. Mais cela n'est possible pour de grandes installations de deux opérateurs au moins. Pour notre maternelle on est tombé avant cette loi qui a été introduite peu après. Ces autorisations seront révisées dans les prochains mois. D'ailleurs, et ce qui est très intéressant, c'est que les soumissions pour licences UMTS, (qui n'ont pas encore été attribuées chez nous) prescrivent la colocalisation, c'est à dire l'obligation de partager des sites communs aux opérateurs. Et sur ce point là, c'est l'enquête publique qui peut jouer dans les communes. En plus, ce qui est fort intéressant, c'est que les licences UMTS ne contiennent plus de couverture territoriale. C'est à dire, un opérateur n'a aucune obligation de couvrir une partie du territoire envers l'Etat. En revanche, les communes pourront ainsi réviser leurs plans d'aménagement et pourront refuser, par ce biais, l'installation de relais à l'intérieur du périmètre de construction. Aucun opérateur ne pourra s'opposer aux communes, puisqu'ils ne sont pas forcés de couvrir cette ville ou commune. Je crois que le Luxembourg est le premier pays à ne plus prescrire de couverture territoriale pour l'UMTS.

En France, la réglementation qui se prépare ne prend pas en compte les mesures de basse fréquence qui selon les scientifiques peuvent avoir des effets nocifs pour la santé. Est-ce que vous êtes confronté au même problème ?

Si, la proposition du ministre de l'environnement ne doute plus que "des effets thermiques pourront éventuellement se produire dans la proximité de relais". Cependant nous considérons la norme de 3 V/m bien trop haute.

Est-ce que les maires au Luxembourg prennent des décisions pour freiner la prolifération des antennes GSM ?

Oui, peu à peu ils en prennent conscience. La ville d'Esch/Alzette, la deuxième ville du Luxembourg vient de refuser le permis de construction à Tango et élaborera un règlement.

En France, l'opérateur n'est pas obligé de faire une demande d'installation auprès de la mairie si l'antenne fait moins de 4 m de hauteur. Rencontrez-vous cette même aberration au Luxembourg ?

Tout ce qui est construit nécessite une autorisation du maire. Pour les installations fixées sur un toit, jusqu'à présent non. Mais on n'est pas certain, puisqu'il y a pas mal de juridictions en Allemagne qui ont prouvé le contraire !

En France, les associations, les mairies s'attellent à vouloir protéger les établissements scolaires, les hôpitaux des pylônes GSM. Votre association est-elle sur la même longueur d'onde où pousse-t-elle son programme de revendication à aller encore plus loin ?

Nous sommes encore plus catégoriques et nous sommes contre toute implantation en zone urbaine, du moins qu'on ne dépasse pas les 0,02 V/m de rayonnement à l'intérieur d'un bâtiment.

Est-ce que votre association a constitué un département juridique pour venir en aide à des particuliers qui sont confrontés aux nuisances des pylônes GSM ?

On est encore très jeune et on a eu pas mal de problèmes pour débuter. On soutient les gens par tous nos moyens, mais on n'est pas encore capable de payer un conseiller juridique.

Pouvez-vous me donner un exemple de procédure qui a aboutit au démontage d'un pylône relais au Luxembourg ?

La plupart se sont des refus par des maires ou des juridictions administratives. Au Luxembourg on est arrivé sur le point à considérer les télécoms comme boite privées qui n'ont plus droit à l'utilité publique (écoles, châteaux d'eaux etc.) Mais malheureusement, ce ne sont que les tribunaux qui l'ont reconnu et non pas le gouvernement. Une réglementation serait sur le point d'être établi pour remédier sur ce point. En Allemagne, une juridiction récente vient de constater la même incompatibilité, cependant dans des quartiers destinés exclusivement à des fins résidentielles. (Landgericht Düsseldorf) C'est quand même intéressant, non ? Si le charpentier ou le garagiste n'ont pas le droit de s'installer en zone résidentielle, cela vaut aussi pour les télécoms, c'est logique !

Avez-vous des contacts avec des associations européennes, notamment en France afin de réunir vos forces pour exiger une réglementation plus stricte dans toute l'Europe ?

On a des contacts un peu partout, mais pas intensément, vu que nous avons assez de boulot ici chez nous. Mais on est favorable en vue de toute coopération européenne. Malheureusement, on est beaucoup plus tourné vers l'Allemagne, la Suisse et l'Autriche. Je préfèrerais recevoir beaucoup plus d'informations de France. Dans nos revendications, nous avons repris celles du "Bürgerwelle e.V." allemand. C'est à dire nous désirons 0,02 V/m comme norme dans les zones d'activité et 0,002 V/m dans les zones de repos et de sommeil (hôpitaux, quartiers résidentiels, écoles) Ce sont des valeurs établis et soutenues par d'éminents scientifiques allemands (le Dr. Von Klitzing) et des biologues en construction allemands. (qui font des mesures dans des maisons et conseillent les gens selon ces critères)

Propos recueillis par Phil Marso - Le 29 novembre 2001

© MEGACOM-IK & Phil Marso / 2007 - . Si vous détectez des fautes d'orthographes dans cette interview, veuillez prévenir l'auteur Phil Marso.Merci d'avance ! - Lire d'autres interviews.

 
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